Presse

Les dernières nouvelles de Chabirand

Ouest France, le 17 décembre 2016

Halloween, tel est le titre du dernier livre écrit par Christoph Chabirand, ce Luçonnais pur jus qui vit sur l'île de La Réunion. Prolifique, le Luçonnais de La Réunion! A raison d'un livre par an depuis six ans, pratiquement sans quitter son genre préféré: la nouvelle.

Des histoires au style concis, presque dans l'épure où le décorum est cette île française de l'hémisphère sud. Car Christoph Chabirand, natif de Luçon (1958), marié à une fille de Saint Étienne de Brillouet, a désormais plus d'années là-bas, même si sa jeunesse et ses premières années d'enseignement sont marquées par le Sud-Vendée. Enseignement dont il est désormais retraité, profession qu'il connaît bien et qui le rend parfois impitoyable quand il met en scène ceux de sa corporation,impitoyables sur "leur manière de vouloir faire la leçon à la terre entière". Il est vrai que Chabirand ne fut pas un instit' tout à fait comme les autres, amateur de Gauloises, de trompette et de moto. D'ailleurs pas une nouvelle sans l'ombre d'une moto, comme La Ravat, où il rend hommage à son vieux pote Henry. Et pas une nouvelle sans un petit chorus de jazz. Au total 40 histoires, avec une attachante galerie de portraits, également un attachement certain à cette île qu'il n'a plus envie de quitter à la retraite arrivée.

Halloween, Christoph Chabirand, Orphie Éditions
234 pages, 15,90 euros.

Philippe Gilbert

Chabirand célèbre Halloween

J.I.R., le 1 novembre 2016

Christoph Chabirand nous revient, avec cette fois-ci un recueil de nouvelles, il y en a 40 au total. Le titre? "Halloween". Mais qu'on ne s'y trompe pas. On n'y croise pas des zombies et autres esprits d'outre-tombe. Avec Chabirand, nous sommes bien dans le monde des vivants et c'est souvent palpitant. Les histoires qu'il relate sont brèves, bien rythmées, pleines d'humour, émouvantes. Des histoires intimes, de la vie de tous les jours, certaines à caractère autobiographique.
À sa façon, le professeur de lettres, épistolier sans égal, se fait questionneur de l'âme. son livre a du punch, on le dévore d'un trait et on n'oublie pas.

Bibliographie
Datura et soleil noir (Orphie 2013)
Les gouttes d'eau (Orphie 2015)

A. Junot

Luçon et sa région

Ouest France, le 18 octobre 2015

«Le jardin Dumaine était alors incontournable»

Christoph Chabirand, 57 ans, enseignant retraité, est un natif de Luçon qui aura passé plus de temps à La Réunion qu’en Vendée. L’instit’-écrivain a été récompensé par le prix Hitchcock.

Entretien avec Christoph Chabirand, auteur de Datura et soleil noir et les gouttes d'eau.

Vous avez reçu le prix Hitchcock. Quelle valeur lui donnez-vous ?

Le trophée Hitchcock 2015 que j’ai reçu pour mon polar, DATURA ET SOLEIL NOIR, est important dans la mesure où cette forme de reconnaissance que sont les prix littéraires donne une visibilité accrue aux ouvrages primés, ce à quoi le lectorat est sensible. Ceci dit, j’écris par plaisir et pourrait reprendre à mon compte les paroles de Paul Léautaud à ce sujet. L’obtention d’un prix est la cerise sur le gâteau mais n’est en aucun cas présent à l’esprit dans le processus d’écriture ni un objectif.

Vous écrivez des polars où tout se passe à La Réunion. Le prochain aussi ?

La collection P.O.M. (Policier Outre-Mer) chez mon éditeur ORPHIE, implique que l’action se situe en Outre-mer, mais il y a de nombreuses références à la Vendée dans chacun de mes ouvrages. Le prochain est déjà écrit, mais pour le suivant, je pense faire voyager mes lieutenants créoles en Vendée et en particulier à Luçon ou dans les environs…

Parlez-nous de Luçon, vous qui y êtes né ?

Oui, je suis né à Luçon et y ai habité entre 10 et 18 ans. J’y ai donc vécu des moments forts, et en particulier cette période si intense qu’est l’adolescence : premières amours et amitiés durables, le jardin Dumaine était alors incontournable…

Et votre souvenir luçonnais le plus fort ?

Hormis les souvenirs déjà évoqués, j’ai été profondément choqué par la destruction du port. Enfants, c’était notre terrain de jeux, nous y cueillions des mûres et nous y pêchions les grenouilles. Je me souviens avoir vu des cartes postales anciennes où des trois-mâts étaient amarrés dans ce port. A mon sens, cette destruction représente à la fois une perte patrimoniale et économique majeure. Imaginons ce que pourrait être ce port aujourd’hui ! Rénové, empli de voiliers et toute l’activité induite …

Retraité de l’enseignement. C’est un milieu pour lequel vous pourriez être critique ?

Je n’aime pas ce mot de « retraité », je ne me sens nullement en retrait, mais j’ai effectivement cessé mes activités d’enseignant. Je peux être critique envers ce milieu, comme envers bien d’autres. C’est surtout en raison de ma nature, hostile à toute forme de dogmatisme et esprit de caste.

Vous reviendrez vivre en métropole ?

Ce n’est pas dans mes projets de revenir. Je ne renie ni ma terre natale ni mes origines, je me sens bien à La Réunion. Cette île qui m’a beaucoup donné et beaucoup appris. Je suis et reste un Vendéen qui vit à La Réunion, ici un « zoreil-péi », qui parle créole mais n’oublie pas le patois.

Toujours motard et toujours musicien ?

A Luçon, entre 10 et 18 ans, j’ai eu la chance de vivre, avec Henry, une histoire d’amitié qui m’a marqué à tout jamais. Nous partagions tout et en particulier la pratique de la musique et de la moto. Après la mort accidentelle en moto de cet ami, je suis resté fidèle à ces deux passions de jeunesse. C’est aussi une manière de ne pas l’oublier et de lui rendre hommage à chaque fois que j’embouche l’harmonica ou le trombone, ou que j’enfourche ma moto. Oui, je suis toujours motard et musicien.

Recueilli par Philippe Gilbert