Presse

Christoph Chabirand brille ua soleil noir du polar

Ouest-France, le 3 septembre 2013

Ouest france 03/09/2013

Christoph Chabirand qui vient de sortir son 4éme livre, DATURA ET SOLEIL NOIR, vit désormais sur l'île de La Réunion. Né à Luçon, en 1958, d'une mère professeur d'anglais et d'un père économe au lycée de Pétré, Christoph Chabirand a effectué ses armes scolaires au collège Beaussire, puis au lycée polyvalent, comme on disait alors. Il a poursuivi ses études à l'Ecole Normale, puis est devenu instituteur, profession qu'il exerce depuis plus de trente ans en outre-mer. Car l'ami Chabirand est parti vers l'hémisphère sud en 1986 avec sa femme Marie-Claude ( originaire de Saint Etienne- de-Brilhouet).

Aujourd'hui, incontestablement, l'île de l'océan indien est devenue sa nouvelle patrie. Sans pour autant oublier Luçon, le Sud-Vendée, comme on a pu s'en rendre compte dans les nouvelles de ses précédents ouvrages ( Bleues Nuits, chez Amalthée, 2008; Aigues-marines, Orphie 2010; Les contes d'Efinga, Orphie 2012). Des nouvelles d'autofiction, mettant parfois en scène ses meilleurs copains, comme Henry, son pote de collège et lycée, mort tragiquement dans un accident de moto (1976), entre Champ-Saint-Père et Rosnay, alors qu'il le suivait.

MOTO, TROMBONE ET WESTERN DE LEONE

La moto est d'ailleurs un des moteurs de l'imaginaire de l'écrivain. La musique aussi. Ce pro du trombone a d'ailleurs créé son groupe de jazz et tourne régulièrement. Et puis, il y a une influence certaine des western de Sergio Leone, qu'il a vu jeune, au Rex, près du jardin Dumaine. D'où un réalisme cru dans le style, trash même parfois, très moderne aussi, de son époque. Ainsi va la nouvelle SOLEIL NOIR ( car le polar de Chabirand est en fait composé de deux longues nouvelles). Dans son scénario, la vengeance est la meilleure des justices, à l'image de Charles Bronson dans UN JUSTICIER DANS LA VILLE, ou de Clint Eastwood dans L'INSPECTEUR HARRY. Ce justicier en moto est impitoyable pour protéger son fils et sa femme de bandits du trafic de drogues, trafic aux pratiques, il est vrai tout aussi impitoyables.

Cru, trash, mais efficace. Haletant aussi. D'autant que se faire justice en prenant les meilleures précautions du monde, n'empêche pas d'être piégé. Cette nouvelle se lit d'une traite, tout comme la première, histoire d'une belle Créole devenant vénéneuse comme la DATURA, sulfureuse plante à la fleur mauve. Surtout, à travers ces deux récits, Chabirand met en scène cette île de l'hémisphère sud, ses routes sinueuses, ses criques, ses paysages, ses montagnes...Il fait de La Réunion sa véritable héroïne. A quand un polar du même tonneau à Luçon.

«DATURA ET SOLEIL NOIR», de Christoph Chabirand, Orphie, 234 pages, 10 euros.

Philippe Gilbert.

«Datura et Soleil Noir» de Chabirand

Quotidien La Réunion, le 15 août 2013

De ses mains habiles, Christoph Chabirand livre " Datura et soleil noir", un ouvrage reliant entre elles deux histoires policières étonnantes.

C'est bien écrit. Le rythme est bon, le suspens palpitant. Christoph Chabirand présente "Datura et soleil noir", un ouvrage publié chez Orphie. "Je préfère que l'on parle d'histoire policière plutôt que de roman policier" , relève l'auteur qui offre au lecteur deux intrigues où les personnages prennent vie à La Réunion. Une première histoire démarre avec Joséphine, cette "beauté renversante". "Elle est aussi vénéneuse qu'enivrante", indique l'auteur. La belle jeune femme est au coeur de l'intrigue. " Joséphine, belle créole, saura-t-elle être à la hauteur de la réputation sulfureuse de la plante à la fleur mauve comme ses yeux..."
A l'aide de descriptions détaillées, Christoph Chabirand dévoile chaque caractéristique de Joséphine. L'amour et la mort se lient volontiers d'amitié. Dans une seconde nouvelle, c'est à la rencontre de Félix que nous allons. " Le soleil, surtout sous les tropiques, brille pour tout le monde, mais pour certains dealers, la rencontre avec Félix, le pianiste du Mauritius Soul, le soleil deviendra noir".
Dans un style clair, fluide, l'écrivain nous embarque dans deux véritables inspirations tantôt romantiques, sensuelles, tantôt dramatiques. Les références à La Réunion plantent habilement le décor. "j'écris depuis toujours. Après mes précédents ouvrages, Orphie m'a demandé de participer à sa collection Policier, j'ai accepté. Je me suis lancé. De là, sont nées ces énigmes. Elles s'adressent à tous, au Réunionnais, au touriste. Je tenais à ce que l'histoire se déroule à La Réunion. Ce nouveau défi m'a plu" assure le Vendéen, installé dans notre île depuis 27 années. " Certains personnages sont marqués par le réel" ajoute-t-il.

DES TEXTES VIFS

Auteur de "Bleues nuits", "Aigues-marines" ou encore "Les contes d'Efinga", ses précédents recueils, Christoph Chabirand développe avec " Datura et soleil noir" un style entre la nouvelle et le roman. Un fil conducteur relie ces deux histoires. Les deux lieutenants réunionnais Cazambo et Picard se retrouvent d'une page à l'autre. " C'est le lien entre les deux nouvelles " souligne l'auteur, également professeur des écoles, à tout juste un an de la retraite. "J'aurai encore plus de temps pour écrire", promet-il.
Installé à Saint Paul, au calme, il achève déjà un autre projet, un recueil de nouvelles qui devrait être publié l'année prochaine. Christoph Chabirand se plaît à écrire et offre un vrai plaisir au lecteur. Habile, l'écrivain est également musicien. Avec son trombone, il est leader des groupes Djazadonf et Softrio. C'est un passionné. Un mordu de musique, d'écriture et de La Réunion.

"Datura et soleil noir" chez Orphie. 223 pages. tarif: 10 euros.

Florence Labache.

La réunion en mode polar

Quotidien La Réunion, le 29 juillet 2013

Quotidien datura 29/07/13

Deux polars fraîchement édités viennent nous rappeler que La Réunion constitue un joli décor pour le roman noir. Mais aussi que les requins les plus nombreux sont sur terre! Terre de feu et de violences, terre sensuelle aussi, La Réunion n'a enfanté que peu de polars au fil de sa maigrichonne histoire littéraire.

Qui se souvient du truculent " Retrait du percuteur" de Firmin Mussard qui emmenait le détective Frantz Kuntz, un ancien du Golfe, au cœur d'une enquête politico-financière dans La réunion des années 2000 ?
Qui se souvient de Luc Barranger et de son roman noir " Eculé sans haine", reposant sur le personnage fatigué et rock'n'roll de Jack Delano Boncoeur errant entre île Bourbon et bourbon américain?
Qu'on se rassure, d'autres auteurs prennent le relais en ces vacances hivernales. Illustration avec deux récits de Christoph Chabirand et un roman de jean-Paul Tapie, à siroter sur la plage en se disant qu'on a finalement peut-être plus de chances de croiser des requins à terre qu'au bord de l'océan.

«Le Ravisseur» de Jean-Paul Tapie [...]

«Datura et Soleil noir» de Christoph Chabirand.

Autre habitué de la rubrique livre, Christoph Chabirand a publié jusque là des recueils de courtes nouvelles ( " Bleues nuits", Aigues-marines", "Les contes d'Efinga"). Raconteur d'histoires se passant entre sa Vendée natale et sa Réunion d'adoption, il passe avec "Datura" et "Soleil noir" à deux récits plus musclés à ranger entre la nouvelle tendue et le court roman. Deux récits doublement ancrés à La Réunion et dans l'univers du polar tropical.
Grand bien lui fasse. Dans un décor très réaliste qui évite au maximum l'écueil des poncifs, Christoph Chabirand nous embarque sans répit dans deux histoires qui prouvent qu'il ne faut jamais tirer sur le pianiste et que les plus belles plantes peuvent s'avérer hautement toxiques.
Notamment quand elles sont dotées d'un corps à faire pâlir de jalousie une miss réunionnaise et qu'elles n'ont pas besoin de talons aiguilles pour dominer le monde.
On ne vous en dit pas plus. Histoire de vous laisser le plaisir de vous faire prendre dans la colle jaque d'une écriture simple et efficace à laquelle on décerne une note bleue.

Extrait:

«L'effervescence est sensible au commissariat Malartic. La presse s'est emparée du faits-divers qui frappe les esprits à la fois par le nombre de cadavres et les conditions de leur assassinat, dont elle ne sait pas tout, mais suffisamment pour en faire ses choux gras. L'article de Annie de Sigurm bat tous les records de mauvais goûts. Dans un verbiage prétentieux et obscur dont elle est coutumière, elle décrit dans le style ampoulé qui la caractérise , avec une complaisance morbide non feinte, l'exécution des quatre individus retrouvés dans la case aux Avirons.
La sobriété n'étant pas son fort,elle se vautre avec délectation dans l'abomination de ce crime, ajoutant des détails faux pour accréditer son récit et rendre son papier plus aguicheur.»

«Datura et Soleil noir» de Christoph Chabirand chez Orphie dans la collection Pom (Policier Outre-mer) 10 euros.

Vincent Pion